Les premières traces humaines
La présence humaine est attestée à Genillé depuis le Paléolithique inférieur (il y a 350 000 ans) avec la découverte de poignards en silex et de biface à Marsin et Moulin Neuf. Le vestige le plus ancien existant sur le sol communal est sans conteste le dolmen de Hys élevé au Néolithique (entre -2 500 et -1 500).
La paroisse de Genillé (Geniliacus vicus) a été fondée au VIIe siècle sur les fondations probables d’une villa gallo-romaine.
Le temps des chevaliers
Au XIIe siècle, les terres de Genillé sont placées à la fois sous la domination de l’archevêché de Tours mais également sous celle du Comte de Montrichard, tenues en hommage lige du roi de France. Mais c’est depuis Montrésor que le comte de Montrichard installe son pouvoir grâce à son vassal, Aubri.
Adam Fumée, médecin des rois, roi des médecins
En 1515, Genillé devient le centre d’une châtellenie. Le seigneur en est Adam Fumée. Il est le fils homonyme d’un homme qui fut médecin des rois Charles VII, Louis XI et Charles VIII. Mais ce sont surtout ses activités diplomatiques qui lui permirent d’acheter des terres à Genillé et d’y faire construire une demeure seigneuriale (le château qui occupe encore aujourd’hui le centre du bourg).
La paroisse de Genillé (Geniliacus vicus) a été fondée au VIIe siècle sur les fondations probables d’une villa gallo-romaine. À l’époque mérovingienne, le village est même un centre seigneurial important où l’on frappait monnaie.
La seigneurie de Genillé
En 1591, la seigneurie de Genillé revient à la famille Menou qui restera à la tête du village jusqu’à la Révolution. En 1662, Louis de Menou achète le château de la Bourdillière et y fonde un prieuré de femmes qui deviendra couvent royal en 1688. Son entretien étant devenu trop lourd, le couvent est dissout en 1770.
Michel de Marolles, plume du Grand Siècle
Michel de Marolles (1600-1681) est le fils aîné de Claude de Marolles, seigneur de ce même lieu, fief relevant de Montrésor. À 9 ans, il devient abbé de l’abbaye de Baugerais, et à 24, celui de Villeloin. Ses revenus financiers étant assurés, c’est dans les lettres et la vie mondaine que l’abbé va se faire connaître. Traducteur, chroniqueur, historien à ses heures, collectionneur, il laisse derrière lui une œuvre importante.
La Révolution agricole
Le château de Rassay est une construction de François-Xavier de Jussy, ancien commandant de la marine royale de Louis XV, qui avait acheté les terres en 1784. Il entreprend la réunion d’un vaste domaine qu’il revendra en 1807. Bien plus tard, en 1895, la propriété passée entre les mains de Florence Danion, est transformée en fromagerie de grande envergure.
Fernand Raoul-Duval, ingénieur parisien, s’installe à Genillé en 1863. Il réunit autour du château de Marolles un vaste domaine de 1400 ha et fait construire, en 1874, une ferme équipée des dernières innovations technologiques (tracteurs et moissonneuse à vapeur, moulin et presse fonctionnant au moyen de la vapeur, éoliennes alimentant en eau courante l’ensemble de la ferme et de ses communs).
La Ferme Neuve est inaugurée le 16 septembre 1877 par le maréchal-président Mac Mahon.
1889 : la Compagnie des chemins de fer départementaux ouvre la ligne Montrésor-Ligueil. Une gare est inaugurée à Genillé sur le trajet. Cette ligne, d’une importance cruciale pour le développement économique de la région, est mise en service jusqu’en 1950.
Le blason de Genillé a été créé en 1966 par l’abbé Bourderioux, historien local. Il est inspiré des écus des familles de Menou (de gueule à bande d’or) et de Marolles (épée pointe en bas). Les deux plumes qui entourent l’épée sont celles des armes de Michel de Marolles (les plumes rappelant son renom d’écrivain).
Derrière la ligne de démarcation
Pendant la Seconde guerre mondiale, Genillé est un vivier de jeunes résistants, s’étant souvent liés d’amitiés avec des soldats de l’armée d’armistice cantonnée à Genillé, à Rassay, et qui avaient pour mission de garder la ligne de démarcation proche. À partir de 1942, la ligne étant supprimée, ces jeunes gens ont pour la plupart intégré des mouvements de résistance comme le maquis d’Épernon ou le maquis Césario.
L’actrice Rosine Deréan, qui avait élu domicile à la Bourdillière à partir de 1939, fut très active dans le sauvetage des parachutistes anglais et le passage de beaucoup de civils français en zone libre. Dénoncée, elle fut arrêtée par la Gestapo et déportée à Ravensbruck dont elle revint en 1945 pour s’installer définitivement à Genillé jusqu’à sa mort en 2001.
Après la Libération, la déprise
Après la Libération, la modernisation s’accélère. L’eau courante arrive à petits pas dans les foyers à partir de 1950. La Scierie Moreau et Fils, créée en 1920, emploie une cinquantaine d’ouvriers et devient le premier gros employeur de la commune, supplantant cette place occupée pendant plus de 90 ans à la Grande Ferme de Marolles. La commune se lance dans une grande politique de remembrement à partir de 1956. Le nombre des agriculteurs commence à diminuer.
L’implantation d’une succursale de l’usine SAVEBAG, qui employa une vingtaine de femmes de 1972 à 1982, une entreprise de charpente-couverture et la scierie ont contribué à fixer une population jeune et active à Genillé jusqu’à la crise des années 1980. À partir du début des années 1990, la Municipalité a cherché à restaurer une bonne partie de son patrimoine immobilier : l’ancienne gare, abandonnée depuis 1949, la salle des sports devenue salle Rosine-Deréan, le pavillon de l’octroi, l’église, le presbytère, l’ancienne Coopérative Agricole devenue salle omnisport Georges-Normand…
Redynamisation rurale
Au début des années 2000, avec le départ à la retraite de nombreux petits commerçants, le bourg de Genillé, comme beaucoup de petits villages en France, a assisté à une lente déprise du rural. L’adhésion à la Communauté de Communes de Montrésor en 2001 a été une opportunité d’accompagner le maintien des derniers commerces de proximité dans la commune. Le passage à la grande Communauté de communes de Loches Sud-Touraine en 2017 est une nouvelle occasion de défendre la ruralité et donner sa chance à un nouveau dynamisme rural.
Les choix de développer la zone d’activités de la Vènerie, sur la route de Montrésor, de pouvoir accéder à la fibre, de s’être lancé dans la réalisation de son propre Plan Local d’Urbanisme, de vouloir redynamiser le centre bourg sont des enjeux importants pour la commune et la Communauté de Communes.